Moyen Âge
Contrairement aux apparences, dont Jean de Salisbury voudrait précisément écarter le lecteur une fois pour toutes, les Livres VI et VII du Policraticus constituent une unité bien soudée dans la mesure où, même si l’art militaire semble ouvrir le Livre VI, et en dépit des anecdotes militaires, qui jouent sur la métaphore du corps humain, c’est bien, d’un bout à l’autre du Livre, d’un plaidoyer en faveur de la force d’âme et de la vertu en général qu’il s’agit ; et c’est, en fait, le même thème qui est repris et analysé dans le Livre VII à l’appui des philosophies antiques, mises à l’épreuve de la vérité christique. En somme, la métaphore du corps n’était pour Jean qu’une manière habile de mettre en évidence la fragilité des constructions mentales qui ne dépassent pas le point de vue étroitement humain, avec, en filigrane, la volonté acharnée de montrer les faiblesses du gouvernement d’Henri II Plantagenêt, et de mettre en garde contre certaines déviances le véritable dédicataire du Policraticus, à savoir le chancelier Thomas Becket.
Achever le Livre VII sur la notion de liberté, une liberté pratique ayant forcément une incidence sur la vie de l’homme politique et sa manière de gouverner, n’a rien d’un geste innocent quand on sait comment finira le Livre VIII, qui clôt le Policraticus par une longue argumentation sur le tyran et la tyrannie (chapitres 17-23). Bien plus significatifs encore sont les derniers propos du dernier chapitre du Livre VIII qui donnent une résonance nouvelle à la liberté qui, d’une certaine manière, prend sa source dans la charité, notion qui jalonne l’ensemble du Livre VII. En fin de compte, charité et liberté sont les maîtres mots qui couronnent la vision du monde de Jean de Salisbury et que Charles le Sage avait déjà inscrits dans son coeur.
Autant de notions que le traducteur, pour des raisons personnelles, et pour le compte de son roi, Charles V, s’attache à mettre en valeur dans une langue, le moyen français, qui ne cesse de s’ouvrir à de nouvelles réalités politiques, sociales et culturelles.
INTRODUCTION
Singularités du personnage médiéval
Désignation, noms, signes, étymologies
Eclairages linguistiques : les désignateurs et la question de la référence
Corpus : la ressemblance et la distinction
De la langue à l’écriture du personnage
PREMIÈRE PARTIE
LE MATÉRIAU DU PERSONNAGE :FONDEMENTS POUR UNE ÉTUDE EN CONTEXTEDES DÉSIGNATEURS
Chapitre premier : Les personnages et les désignateurs dans la matière narrative
1. Arrière-plans onomastiques
Noms et univers de référence
Figures citées : les noms empruntés avec leur référent
Héritages et créations : les noms attribués aux personnages
2. Personnages en système : miroirs et lignages
Récit idyllique, mari aux deux épouses et gémellité :la place des doubles
Lignages et hiérarchies
Désigner les textes et désigner les protagonistes : modèlesde systèmes des personnages
Chapitre 2 – Noms propres et noms communs
1. Anonymat et nomination
La part de la nomination et de l’anonymat
Anonymat, nomination et hiérarchie actancielle
Anonymat, nomination et genre
2. Pour une analyse du matériau linguistique du personnage : méthodologie
Le rôle de la variante
Une analyse de corpus : données statistiqueset catégories linguistiques
3. Fréquence et répartition des noms propres et des noms communs
La fréquence des désignateurs et le système des personnages
La part relative des noms propres et des noms communs
La répartition des expressions par catégorie d’emploi
DEUXIÈME PARTIE
LES DÉSIGNATEURS DANS LES RÉCITS :DES MOTS À LA CONSTRUCTION DU PERSONNAGE
Chapitre 3 – Du sens des désignateurs aux stratégies de désignation :les expressions en emploi référentiel
1. Les groupes nominaux à tête substantivale : lexique, syntaxe et référence
Décrire les dépendances : l’expression des relations privées
Rapports de force : l’expression du pouvoiret des relations publiques
Les âges de la vie : oppositions et évolutions . 186Systèmes de valeurs
La variabilité de la référence aux personnages
2. Le nom propre en emploi référentiel et son entourage
Stabilité et variations du nom propre
L’entourage du nom propre : formules ou effet de sens ?
Le Conte de Floire et de Blanchefleur : l’entourage comme prolongement du nom
Gautier d’Arras et Chrétien de Troyes : deux modes opposésde complexification des personnages
Les romans du XIIIe siècle et les noms signifiants
Chapitre 4 – Continuité et discontinuité : adresse, mention,prédication et évolution
1. Apostrophes et discontinuité énonciative
Substantifs en adresse : des marques du discours au discourssur le personnage
Le nom propre et la question du monologue
2. Mise en place de la continuité référentielle
Présentation des personnages et emploi du nom en mention
Renomination et changements de noms : effets de rupture
3. Evolutions des désignateurs et évolutions du personnage
La prédication, le changement et la question du référentévolutif
Le Conte de Floire et Blanchefleur : résistances à l’évolution
Ille et Galeron : le héros et l’évolution
Galeran de Bretagne : les évolutions problématisées
Prédiquer la stabilité où envisager les changements
TROISIÈME PARTIE
PAR LE NOM (RE)CONNAÎT-ON LE PERSONNAGE ?LES RAPPORTS ENTRE DÉSIGNATEURS ET RÉFÉRENTS
Chapitre 5 – Signes distinctifs ou marqueurs du récit ?
Les désignateurs et l’identification du référent
1. Contexte référentiel et choix des désignateurs
Noms propres, syntagmes nominauxet concurrence référentielle
La référence alternée à des personnages de même sexe
Les désignateurs et le couple
Emplois des noms et continuité thématique
2. Les désignateurs et l’agencement du récit
L’organisation textuelle comme facteur d’emploides syntagmes nominaux
Noms propres vs noms communs, masculin vs féminin
3. L’adverbe « or » et le nom : remarques sur une structure formulaire
« Or » en ancien français . 339
De l’effet d’agencement...
à la complexité des personnages
Chapitre 6 – Mots et personnages : conceptions croisées
1. Représentations et simulacres : modèles sémiologiques et nature du personnage
Personnages et images
Des personnages-désignateurs ?
Statut de l’image et définition du personnage
2. Des discours aux pratiques de la désignation
Transparence et artifice (Le Conte de Floire et de Blanchefleur)
Déstabilisation du signe : les désignateurs comme témoinsde l’élaboration du personnage (autour d’Ille et Galeron)
La mise en question des signes ou la désolidarisation
des d©signateurs et des personnages (autour de Galeran de Bretagne)
CONCLUSION
La langue du personnage : conclusions et perspectives
L’invention d’un être de fiction
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
SOMMAIRE
Federico Saviotti : À la recherche d’Adam. Tradition et fortune d’un motif et d’un texte dans la France médiévale
Claudio Galderisi : Le maître et le juge. L’exil de Brunet Latin : de la delitable France à l’Enfer de Dante
Marie-Madeleine Huchet : Ovide ou l’impossible unité : le cas du De vetula
Jacqueline Cerquiglini-Toulet : De l’anecdote. La bague rendue avec le doigt, de Guillaume de Machaut à Jean Molinet
Sylvie Lefèvre : « Le cachet de la poste faisant foi ». La Belle Dame sans mercy et sa datation au miroir des lettres de réception et de leur lecture
Florence Bouchet : Supplément au ‘procès de bonification’ du roi René : les Épitaphes du roi de Sicile
François Zufferey : Apostille linguistique aux Épitaphes du roi de Sicile
Hélène Haug, Maistre Pierre de Hurion, agille imitateur. Bilan sur les auteurs actifs à la cour de René d’Anjou (1434 -1480)
Elizabeth W. Poe : Que acortz s’apel mos cantz. The Place of acort in the Vocabulary of Arnaut Daniel
MÉLANGES
Robert Martin : Note sur le DMF2012 (Dictionnaire du Moyen Français, version de 2012)
Damien de Carné et Yan Greub : Le fragment de Nancy du Tristan en prose
Marco Grimaldi : La descrizione di Amore dai trovatori a Guittone …
François Zufferey : Sur l’origine du nom de famille de Sade
DISCUSSION
Poetry of Charles d’Orléans and His Circle. A Critical Edition of BnF MS. fr. 25458, Charles d’Orléans’s Personal Manuscript, éd. John Fox et Mary-Jo Arn (Christopher Lucken)
COMPTES RENDUS
Encyclopedia of the Medieval Chronicle, dir. Graeme Dunphy (Pascale Bourgain)
Robert de Blois, Biaudouz, éd. et trad. Jacques Charles Lemaire (Richard Trachsler)
Jean Wauquelin, La Manequine, éd. Maria Colombo Timelli (Robert Martin)
Jean Thenaud, Le Triumphe des vertuz. Quatrième traité : Le Triumphe de Temperance (BnF, fr. 144), éd. Titia J. Schuurs-Janssen et René E.V. Stuip (Maria Colombo Timelli)
Levente Seláf, Chanter plus haut. La chanson religieuse vernaculaire au Moyen Âge (essai de contextualisation) (Marie-Laure Savoye)
Yasmina Foehr-Janssens, La jeune fille et l’amour. Pour une poétique courtoise de l’évasion (Bénédicte Milland-Bove)
Froissart à la cour de Béarn, l’écrivain, les arts et le pouvoir, dir. Valérie Fasseur (Estelle Doudet)
L’arbre au Moyen Âge, dir. Valérie Fasseur, Danièle James-Raoul et Jean-René Valette (Jean-Claude Vallecalle)
Langue de l’autre, langue de l’auteur. Affirmation d’une identité linguistique et littéraire aux XIIe et XVIe siècles, dir. Marie-Sophie Masse et Anne-Pascale Pouey-Mounou (Pierre-Yves Badel)
PÉRIODIQUES
Federico Saviotti : À la recherche d’Adam. Tradition et fortune d’un motif et d’un texte dans la France médiévale
Claudio Galderisi : Le maître et le juge. L’exil de Brunet Latin : de la delitable France à l’Enfer de Dante
Marie-Madeleine Huchet : Ovide ou l’impossible unité : le cas du De vetula
Jacqueline Cerquiglini-Toulet : De l’anecdote. La bague rendue avec le doigt, de Guillaume de Machaut à Jean Molinet
Sylvie Lefèvre : « Le cachet de la poste faisant foi ». La Belle Dame sans mercy et sa datation au miroir des lettres de réception et de leur lecture
Florence Bouchet : Supplément au ‘procès de bonification’ du roi René : les Épitaphes du roi de Sicile
François Zufferey : Apostille linguistique aux Épitaphes du roi de Sicile
Hélène Haug, Maistre Pierre de Hurion, agille imitateur. Bilan sur les auteurs actifs à la cour de René d’Anjou (1434 -1480)
Elizabeth W. Poe : Que acortz s’apel mos cantz. The Place of acort in the Vocabulary of Arnaut Daniel
MÉLANGES
Robert Martin : Note sur le DMF2012 (Dictionnaire du Moyen Français, version de 2012)
Damien de Carné et Yan Greub : Le fragment de Nancy du Tristan en prose
Marco Grimaldi : La descrizione di Amore dai trovatori a Guittone …
François Zufferey : Sur l’origine du nom de famille de Sade
DISCUSSION
Poetry of Charles d’Orléans and His Circle. A Critical Edition of BnF MS. fr. 25458, Charles d’Orléans’s Personal Manuscript, éd. John Fox et Mary-Jo Arn (Christopher Lucken)
COMPTES RENDUS
Encyclopedia of the Medieval Chronicle, dir. Graeme Dunphy (Pascale Bourgain)
Robert de Blois, Biaudouz, éd. et trad. Jacques Charles Lemaire (Richard Trachsler)
Jean Wauquelin, La Manequine, éd. Maria Colombo Timelli (Robert Martin)
Jean Thenaud, Le Triumphe des vertuz. Quatrième traité : Le Triumphe de Temperance (BnF, fr. 144), éd. Titia J. Schuurs-Janssen et René E.V. Stuip (Maria Colombo Timelli)
Levente Seláf, Chanter plus haut. La chanson religieuse vernaculaire au Moyen Âge (essai de contextualisation) (Marie-Laure Savoye)
Yasmina Foehr-Janssens, La jeune fille et l’amour. Pour une poétique courtoise de l’évasion (Bénédicte Milland-Bove)
Froissart à la cour de Béarn, l’écrivain, les arts et le pouvoir, dir. Valérie Fasseur (Estelle Doudet)
L’arbre au Moyen Âge, dir. Valérie Fasseur, Danièle James-Raoul et Jean-René Valette (Jean-Claude Vallecalle)
Langue de l’autre, langue de l’auteur. Affirmation d’une identité linguistique et littéraire aux XIIe et XVIe siècles, dir. Marie-Sophie Masse et Anne-Pascale Pouey-Mounou (Pierre-Yves Badel)
PÉRIODIQUES
Pour la distribution en France : www.sodis.fr
La rédaction de l'Histoire est une prise de position autant qu'une satisfaction personnelle pour les écrivains des XIVe et XVe siècles qui voient dans un livre dédié au souverain une occasion de lui donner des leçons de gouvernement. Cela se vérifie en Castille aussi bien que dans les autres États de l'Occident, dans des décennies de profonds troubles politiques. Les historiographes y possèdent une solide culture humaniste, ils savent et aiment écrire, et ils sont tous engagés dans la vie politique. L'histoire de leur Castille, les chroniques des rois, les traités, les portraits des hommes illustres qui ont marqué les générations écoul©es, tous ces textes sont des messages envoyés à leurs lecteurs, qui ont la charge du royaume ou qui prétendent participer au gouvernement. Pero López de Ayala, Fernán Pérez de Guzmán, Diego de Valera, Pedro Carrillo de Huete, Alfonso de Palencia,Hernando del Pulgar se penchent tour à tour, à la demande de la cour ou de leur pleine initiative, sur le déroulement des règnes qu'ils connaissent, auxquels ils participent, contre lesquels ils ont souvent des reproches à formuler et pour lesquels ils se donnent volontiers le rôle de censeurs. Cette élaboration de l'Histoire peut être suivie dans le présent ouvrage ; l'histoire de la Castille devient un message politique, avec des arguments, des exemples choisis et toujours des réflexions devant servir aux générations futures.
Après la publication en 2009 des Vers de la Mort, l’édition de Li loenge Nostre Dame complète l’œuvre reconnue de Robert le Clerc d’Arras. Ce poème, d’une main anonyme, n’avait guère attiré l’attention jusqu’à aujourd’hui, faute dune édition facilement accessible et répondant aux exigences du XXIe siècle. Annette Brasseur, coéditrice des Vers de la mort, à qui la griffe de Robert le Clerc d’Arras dans cette petite pièce n’a pas échappé, la présente ici traduite etudicieusement annotée. Elle réalise une étude comparative très serrée des grands thèmes abordés, de la versification, de la langue et du style.
Prenant en considération les nuances les plus délicates et les plus subtiles, elle a pu établir, dune manière indubitable que Li loenge Nostre Dame est, elle aussi, sortie de la plume de Robert le Clerc d’Arras, dont la totalité de l’œuvre se retrouve désormais publiée par le même éditeur. Ces éditions critiques permettront au grand écrvain arrageois d’occuper la place qui lui revient dans le paysage intellectuel du XIIIe siècle.
INTRODUCTION
CHAPITRE PRÉLIMINAIRE - LES SUJETS COMTOIS : DES REBELLES EN PUISSANCE ?
Le « contenu du paquet de 1384 » : une marche française en terre d’Empire
Eudes IV de Bourgogne et Marguerite de France : des précurseurs de l’action de Philippe ?
Philippe le Hardi et la Franche-Comté : une obsession ancienne ?
PREMIÈRE PARTIE : L’AFFAIRE GUILLEMIN FAGUIER : UNE LÈSE-MAJESTÉ DUCALE
CHAPITRE PREMIER - UNE LÈSE-MAJESTÉ DUCALE (1391-1393)
Aux origines de l’affaire : un meurtre politique
Dire le meurtre de Guillemin Faguier
Une « lèse-majesté ducale »
« ledit de Chalon perseveroit en ladite desobeissance» : Un crime en abîme
CHAPITRE 2 - COMPRENDRE LE CRIME : DEUX VERSIONS CONTRADICTOIRES
Pour le duc : un crime emblématique
Pour Jean de Chalon : une « légitime défense » ?
CHAPITRE 3 - COMPRENDRE LA « SANCTION » : LA RÉMISSION DE JANVIER 1393
Jean de Chalon, tête pensante du meurtre de 1391 : une culpabilité facile à établir ?
Une attitude : du défi à la soumission
Le processus de la grâce ducale
Pourquoi la rémission ?
DEUXIÈME PARTIE : LA SUJÉTION EN QUESTION
CHAPITRE 4 - SE CRÉER SES SUJETS : AUTOUR DE L’ALLEU ET DE L’AVEU
Guillemin Faguier : un individu au statut incertain ?
Deux conceptions de lautorité ?
CHAPITRE 5 - GARDES, SAUVEGARDES ET COMMENDISES : LE DUC ET LES HABITANTS DU VAL DE MORTEAU
De la « commendise » aux « garde » et « bourgeoisie » : une mutation ?
Vocabulaire et chronologie : le cas Morteau
L’enjeu de l’affaire d Val de Morteau : encore la sujétion
L’ordonnance de 1393, solution définitive au problème de la protection ?
Une suite ? Les lettres de 1395 à l’archevêque de Besançon
Epilogue : l’affaire de Labergement-Sainte-Marie en 1404-1406
CHAPITRE 6 - FAIRE DE SES NOBLES DES SUJETS : LA JUSTICE, ENJEU MAJEUR
Essai de géographie judiciaire comtoise : enjeux et rapports de force
Le parlement de Dole : l’outil idéal pour imposer la souveraineté ?
Résistances
Une éducation à l’obéissance ?
CHAPITRE 7 - ÊTRE COMTOIS ET SUJET DU DUC. QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR L’OPINION COMTOISE
Repérer l’« opinion » comtoise
Sondage d’opinion à l’intérieur d’une zone-frontière
Du silence à la résistance : émergence d’une opinion publique hostile
L’« opinion commune » des terres du sire d’Arlay : une opinion en guerre ?
Une opinion instrumentalisée ?
CONCLUSION INTERMÉDIAIRE - AU SEIN DE L’ESPACE JURASSIEN, UNE CULTURE DE RÉSISTANCE ?
TROISIÈME PARTIE : FREINS, LIMITES, OBSTACLES À L’IMPOSITION DE LA SOUVERAINETÉ ?
CHAPITRE 8 - LE DUC, L’« ESPACE » COMTOIS ET L’IMPOSSIBLE SOUVERAINETÉ ?
Un nouveau conflit : l’affaire dite « des péages »
Pour une mise en contexte de l’affaire des péages
Derrière le conflit : redéfinition et contrôle de l’espace comtois
CHAPITRE 9 - RÉDUIRE LES ENCLAVES
Besançon : îlot de résistance à la souveraineté
Faire écran au pouvoir de l’empereur
Une « simple » garde ? Nature de la protection accordée en 1386
Maldonne sur le contenu du traité
D’autres enclaves à réduire ?
CHAPITRE 10 - LA NOBLESSE COMTOISE CONTRE LE DUC ?
Un « système » de l’hommage : le duc, la noblesse et le « droit féodal »
Les nobles comtois : une caste encore « privilégiée » ?
La noblesse comtoise : état des lieux et exceptions
CHAPITRE 11 - DISFONCTIONNEMENTS, FAIBLESSES, MANQUE DE MOYENS : LES « LIMITES INTERNES » D’UN SYSTÈME ?
Un prince absent
L’écart entre objectifs affichés et réalité des moyens
Disfonctionnements et incohérences de la méthode ducale ?
CONCLUSION
ANNEXES
SOURCES ÉDITÉES
TABLEAUX GÉNÉALOGIQUES
CARTES
ÉTAT DES SOURCES
TABLE DES ANNEXES INSÉRÉES AU FIL DU TEXTE
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX
Construire son pouvoir à la marge : tel est l’enjeu pour le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, devenu en 1384 maître du comté de Bourgogne, terre d’Empire. Dans une perspective d’histoire politique renouvelée, Michelle Bubenicek propose de cerner la nature précise du pouvoir du duc, en posant tout autant la question del’expression de ce pouvoir que celle de sa réception par les sujets du prince. Une analyse conçue comme une contribution originale à la réflexion en cours sur la genèse de « l’État bourguignon », mais peut-être plus encore à la sociologie du pouvoir princier dans son rapport à ceux qui le subissent, les sujets, en particulier les sujets nobles. L’étude précise d’un petit nombre d’affaires emblématiques dont un procès pour « lèse-majesté ducale » - permet ainsi d’éclairer d’une manière nouvelle la construction de la sujétion, au sein de cet espace politique si particulier qui est celui de l’État bourguignon en gestation. Confronté à a rébellion et à des pôles de résistance multiples, le prince parvient-il, en définitive, à élaborer une véritable souveraineté susceptible d’établir et d’imposer à ses sujets comtois les conditions d’une vraie « obéissance » ?